Le film de 1969 marqua un tournant dans la carrière de l’acteur, son duo avec Robert Redford Butch Cassidy et le Kid deviendra un classique du cinéma mondial.
Notre manière de rendre hommage à Paul Newman, en revenant sur cette épopée toute Patagone et représentative de sa vie: discret, timide, rebelle, atypique, légendaire et mythique à la fois.
Butch Cassidy et sa « horde sauvage » défrayèrent la chronique aux Etats-Unis, à la fin du XIXe siècle. On les accusait d´attaquer les banques pour financer la révolution anarchiste. La bande fut décimée, mais Butch et son ami Sundance Kid parvinrent à fuir et à entrer ainsi dans la légende.
Hollywood leur a consacré, en 1969, un film devenu célèbre qui situe la fin de leur cavale en Bolivie. Ce qui est faux d’après l´écrivain Luis Sepàºlveda, il a retrouvé leurs traces et celles de leur implacable poursuivant, le shérif Martin Sheffields, au fond de la Patagonie argentine.
Butch Cassidy avait réussi à quitter le territoire américain à bord du navire à vapeur britannique Soldier-Prince, qui faisait la ligne New York-Brésil-Rio de la Plata et naviguait vers Buenos Aires. Il ne voyageait pas seul. Une institutrice nommée Etta Place et un homme non fiché par la police qui se faisait appeler Sundance Kid l´accompagnaient. Le trio avait acheté 6000 hectares de terres près de Cholila, en Patagonie. Un jolie vallée au pied de la Cordillère des Andes près de El Bolson.
Martin Sheffields est arrivé en Patagonie au début du XXème siècle. Il parlait un espagnol approximatif, bourré d´expressions mexicano-texanes, et l´inventaire de son patrimoine était élémentaire : deux splendides revolvers Colt qu´il portait collés aux cuisses, un cheval blanc bien harnaché, avec une belle selle texane, et une étoile de shérif épinglée sur le revers de sa veste.
La prime de 50 000 dollars offerte pour la capture de Butch Cassidy lui parut un excellent prétexte pour visiter l´Argentine.
Il arriva à Buenos Aires le 6 février 1902. Sur le registre de l´Hôtel des immigrants, il écrivit : Martin Sheffields, shérif des Etats-Unis, et peut-être montra-t-il l´étoile d´argent qu´il avait subtilisée quelques années auparavant à un vrai shérif alcoolique dans le Montana. A l´aide de son espagnol « tex-mex », il dut certainement demander comment diable on se rendait en Patagonie.
Sheffields est arrivé à Cholila sur son cheval blanc – il n´a jamais eu de monture d´une autre robe. Arrivé à la clôture, il a crié : “Butch ! Sun !“, et les deux hommes lui ont répondu en espagnol qu´ils s´appelaient Don Pedro et Don José. Alors Sheffields s´est mis à rire, à rire si fort qu´il a failli tomber du cheval. Ensuite ils ont parlé entre eux en yankee.
Nous ne saurons jamais ce qu´ils se sont dit, mais il est clair qu´ils sont arrivés à un accord de cohabitation, car les télégrammes adressés par Sheffields à l´agence Pinkerton entre 1902 et 1905 évoquent toujours le même argument : «L´Argentine est un pays immense et je suis sur leurs traces»…