La présence de Paris dans le Tango se doit à différents motifs. Avant tout, son origine vient du fait que pour l’argentin et fondamentalement pour le porteño, Paris est synonyme de rêve car dans son imagination la Ville Lumière (Ciudad Luz) est la quintessence de Buenos Aires: la ville de la bohème, où le romantisme réussit son éclosion. La littérature française a contribué à éveiller cet esprit, spécialement chez l’habitant des rives du Rio de la Plata.
Introduit en son sein par les “Niños bien” (garçons distingués) de la bourgeoisie portègne, ces derniers ont commencé à danser le tango dans les cabarets et les pistes de danse de la Ville Lumière en 1913. Il ne faut pas oublier que le Tango s’était présenté à Paris en 1907 par l’intermédiaire de Angel Villoldo (auteur de “El Choclo”), Alfredo Gobbi. Ils le chantaient et le dansaient et ont réalisé les premiers enregistrements du genre. Puis sont arrivés à leur suite “el vasco” Casimiro Ain et sa compagne Peggy. L’a dansé Ricardo Güiraldes, et à partir des années 20 l’ont joué Eduardo Arolas, les frères Pizarro, Francisco Canaro, Bianco, Juan Bautista Deambroggio (“Bachicha”), puis de 1928 à 1935 l’illustre Carlos Gardel.
On compte environ 400 paroles du Tango qui font références à Paris, à la France ou encore à ce que représente le français dont certaines apparaissent dès le titre: “Comme il faut”, “El Marne”, “Champagne Tango”, “Griseta”, “Margo”, “Marion”, “Claudinette”, “Francesita”, “Recuerdo”, “Madame Yvonne”, “Yvette”, “Mimi Pinson”, “Margarita Gautier”, “Corrientes y Esmeralda”, “Sos de Chiclana”, “Muñeca Brava”, “A Montmartre”, “Mañanitas de Montmartre”, “La que murió en Paris”, “Anclado en Paris”, “Sueño de Paris”, “Te fuiste a Paris”, “En las noches de Paris”, “Moulin Rouge”, “Sans souci”, “Francia”, “Francecita”, “Oh Paris”, “Folie”, “Madame c’est vous”, “Je te dirai”, “Noches de Montmartre”, “Joie”, “Anclado en Paris”, etc…la liste est longue
Rappelons ici que le Tango a acquit son aspect de danse et de musique de salon à Paris. alors seulement il fût accepté par la société des bords du Rio de la Plata après qu’en France, en 1913, il exerça cette fascination qu’on lui connaît.
Après cela, la deuxième guerre mondiale empêcha en Europe la diffusion de “l’âge d’or du Tango” – la fameuse “decada del 40”. Puis dans les années 50 le rock pris le pas sur les autres genres musicaux. Et finalement dans les années 60, le Tango s’est peu à peu évanoui.
Mais en novembre 1981 ce fût une sorte de résurrection. Grâce à quelques amateurs et passionnés de Tango une première tangueria ouvra ses portes dans le cœur même de la Ville Lumière. Elle s’appela “Trottoirs de Buenos Aires”; son parrain spirituel était Julio Cortázar – auteur des paroles d’un tango qui porte ce titre.
De cette résurgence, deux ans plus tard se produisait le spectacle “Tango Argentino” qui triompha au Théâtre musical de Paris. Le succès a été tel que le Tango s’est retrouvé au devant de la scène internationale et se diffusa dans le monde entier comme une traînée de poudre. Et l’histoire se répète, quand Paris vibra de nouveau aux sons du Tango, sur les rives du Rio de La Plata il renaîtra de ses cendres sur ses propres terres, là où il fit ses premiers pas.
Madame Ivonne (Carlos Gardel)
Mamuasel Ivonne era una pebeta
que en el barrio posta de viejo Montmartre,
con su pinta brava de alegre griseta
animó la fiesta de Les Quatre Arts.
*
Era la papusa del barrio latino
que supo a los puntos del verso inspirar…
Pero fue que un dia llego un argentino
y a la francesita la hizo suspirar.
*
Madame Ivonne,
la Cruz del Sur fue como el signo,
Madame Ivonne,
fue como el signo de tu suerte…
Alondra gris,
tu dolor me conmueve,
tu pena es de nieve…
Madame Ivonne…
*
Han pasado diez años que zarpó de Francia,
mamuasel Ivonne hoy solo es Madam…
la que va a ver que todo quedó en la distancia
con ojos muy tristes bebe su champán.
*
Ya no es la papusa del Barrio Latino,
ya no es la mistonga florcita de lis,
ya nada le queda… Ni aquel argentino
que entre tango y mate la alzó de Paris”Mademoiselle” Yvonne était une petite
dans l’excellent quartier du vieux Montmartre;
avec son allure voyante de joyeuse grisette,
elle égayait les fêtes des Quatre Arts.
*
C’était la belle du Quartier Latin
qui aux artistes elle sut inspirer,
mais un jour débarqua un argentin,
et à la petite française il fit soupirer…
*
“Madame Yvonne”…
La Croix du Sud fut comme un signe.
“Madame” Yvonne…
le signe de ton destin.
Grise alouette,
ta douleur me bouleverse…
ton chagrin est de neige,
“Madame” Yvonne…
*
Dix ans sont passés depuis qu’elle a lâché la France,
“Mademoiselle” Yvonne n’est plus aujourd’hui que “Madame”.
celle qui voit que tout s’éloigne,
les yeux tristes, boit son champagne.
*
Elle n’est plus la belle du Quartier Latin,
elle n’est plus la petite fleur de lys…
il ne lui reste plus rien…même pas son argentin,
qui entre tango et mate, l’a arraché de Paris.
Hello,
Le Festival Seine de Danse commence le 25 mai prochain au coeur de la Défense (92). Au programme, trois jours de Danse non stop, avec des spectacles gratuits en plein air et des représentations sous chapiteau !
Des artistes de renommée nationale et internationale seront présents avec des créations ainsi que des pièces de répertoire. Seront accueillies pour cette édition les dernières créations de Daniel Larrieu avec Lux, Mourad Merzouki avec Correria, Bird solo de Ingeborg Liptay pour un retour sur scène à 75 ans…
On espère t’y croiser 🙂
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