Le bref résumé de la vie de Maria Eva Duarte Perón reflète la passion. La passion qui lui a servi de moteur pendant toute sa (courte) vie: d’abord, pour l’art, la radio, le théâtre, le cinéma et plus tard pour les “descamisados” (les sans-chemises), luttant contre l’injustice, et auxquels elle consacra chaque minute de sa vie.
Son esprit rebelle gagne sa première bataille, lorsqu’elle quitte sa vie monotone de Junín (province de Buenos Aires) pour un contrat dans la capitale avec la Radio nationale (Radio Nacional). Une vocation qui servit plus tard à transformer complètement le rôle de première dame et être au plus proche des besoins des plus pauvres. Ces derniers lui donnèrent son nom historique et affectueux pour exprimer leur reconnaissance: Evita.
Evita vivait à Junin, entre août 1930 et les premiers mois de 1935. Junín est l’endroit où elle s’est confrontée pour la première fois à un microphone, retenue avec d’autres jeunes gens pour réciter un poème. Sa passion pour le théâtre s’explique par de nombreuses raisons: échapper à la pauvreté.
Échapper à la monotonie de la vie de ces villages. Une vie trop étroite pour ces jeunes qui voient des les magazines les divas du ciné. La radio entretient également ces fantasmes.
Evita rejette cette vie monotone et cherche à vivre son rêve de devenir actrice pour la gloire et la fortune.
Erminda Duarte, dans son livre “Evita Ma sœur” dit que doña Juana, sa mère, s’oppose avec ténacité à ce projet et accompagne Eva à Buenos Aires, pour son audition à Radio Nacional où elle récite le poème d’Amado Nervo “Où vont les morts?”. A la suite de cette audition, le directeur de la Radio, Paul Valle, lui offre un contrat. Doña Juana s’en retourne à Junin furieuse et la laisse à Buenos Aires sous la responsabilité de parents.
Ceci est la première bataille remportée par Evita et plus tard en 1945, la famille est de nouveau réunit sous le même toit à Buenos Aires.
À Buenos Aires, et après beaucoup de difficultés, Evita joue quelques rôles au théâtre et sur le grand écran mais obtient le plus important de sa vie: celui de première dame qui s’éloigna très vite du rôle statique d’alors, et c’est ainsi qu’en Juin 46, peu de temps après la prise du pouvoir de Perón, l’Argentine entend le nom d’Evita.
Le 14 juin, Eva Duarte de Perón assiste à une cérémonie de l’Association des hôpitaux privés (Asociación de hospitales y sanatorios particulares). Le 5 juillet elle lance une campagne pour aider les pauvres. Le 16 juillet elle prononce un discours à la radio pour proposer la diminution du coût de la vie. Le 19 juillet, les journaux qu’elle a visité les installations d’une usine de chaussures. Quelques jours plus tard, on la voit distribuer des jouets à l’Hôtel des immigrants.
Le 15 août, elle se rend à Rosario pour livrer des vivres et des vêtements et le 11 Septembre elle rend visite à la Chambre des députés pour en savoir davantage sur l’approbation du droit de vote des femmes déjà adopté au Sénat un mois plus tôt.
A chaque fois que le président Juan Domingo Perón assiste à un événement public, Eva est à ses côtés.
Le 16 août, à la casa de la Moneda, le 11 septembre lors d’un banquet organisé pour les cheminots, visitant un centre pour aveugles et le 21 septembre, lors de l’inauguration d’une galerie d’Arts. Son voyage en Europe, sa Fondation, la création de “villes des enfants”, de maisons de retraites, la professionnalisation du métier d’infirmier, le droit de vote des femmes occupent le reste de sa vie et pour lesquels elle se dépense sans compter. Autant de succès qui font penser à une candidature possible pour être vice-président. Rattrapée par une tumeur maligne, elle décède d’un cancer le 26 juillet 1952 à l’âge de 33 ans. Les obsèques nationales montrent l’attachement du petit peuple à l’égard d’Evita.
La flamme ne s’éteindra jamais. Parce que cette passion avec laquelle elle avait entrepris la recherche d’un emploi dans une ville hostile comme Buenos Aires, au cours de la décennie infâme, s’est trouvé recyclé dans la passion et le soutien aux plus pauvres, aux sans-chemises. C’est ainsi qu’elle reste dans l’histoire le “porte drapeau des pauvres”, le chef spirituel de la nation ou tout simplement Evita.
Source: Teresa Gatto, organisatrice du séminaire Evita, la femme du Bicentenaire.
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