La fameuse Ligne “A” du métro de Buenos Aires perd ses rames centenaires pour être remplacées par du made in China.
Après 99 ans de bons et loyaux services les antiques rames de “La Brugeoise” sont remisées. C’était la rame de métro la plus veille au monde.
Avec l’intérieur des wagons tout en bois, ses portes à ouvertures manuelles, ses éclairages en opaline, ses miroirs de chaque côté des portes, il procurait des sensations d’un autre temps et nous rapprochait des splendeurs passées de Buenos Aires surnommée alors “le petit Paris de l’Amérique du Sud“. Époque on ne peut plus révolue avec la disparition de ce brillant témoin.
Lorsque arrive la décennie de 1910, l’Argentine a pour objectif affiché de devenir une puissance mondiale et Buenos Aires est alors perçue comme l’une des capitales la plus impressionnante au monde. Son architecture et sa culture européenne et sa volonté de ressembler aux capitales du vieux monde la transforme radicalement. Ces années-là, Buenos Aires voit fleurir de terre son premier hôtel de luxe, sa première usine automobile, l’installation des magasins Harrods, de banques étrangères et jusqu’à une patinoire.
C’est ainsi que Buenos Aires se doit de se doter d’un métro sous-terrain. Il est inauguré en décembre de 1913 et sera le premier à voir le jour en Amérique du Sud. De quoi satisfaire la fierté argentine.
La Ligne “A” relie alors la plaza de Mayo (centre historique et politique) à la Plaza 11 de Septiembre (Miserere) pour une distance de 3 km.
Une nouveauté qui faisait les gros titres des journaux de l’époque. Le jour de l’inauguration, il s’était vendu 110 000 tickets et l’affluence était telle qu’il avait fallut suspendre les ventes.
Sur les 95 wagons achetés en son temps à la société belge “La Brugeoise, Nicaise et Delcuve”, 62 existent encore et fonctionnaient parfaitement. Lorsqu’il y a peu, la compagnie de métro de Buenos Aires a demandé des documents à la société la Brugeoise, cette dernière a eut du mal à croire qu’ils étaient encore en fonctionnement alors que selon le constructeur leur durée de vie était de 30 ans…
Certes intéressant d’un point de vue touristique, historique et folklorique dans les heures de faible affluence, il n’en restait pas moins peu agréable aux heures de pointes par une journée chaude.
Selon le responsable de la Culture de la ville, le projet d’utiliser certains de ces vieux wagons comme autant de bibliothèques est à l’étude pour donner une seconde vie à ce patrimoine historique de la ville…ceci, pour répondre à la finesse du chef de Cabinet de Buenos Aires qui déclarait à la presse qu’ils utiliseraient le bois pour un asado…affaire à suivre.
Selon les informations officieuses, après inventaire il sera procédé à la restauration des wagons destinés pour les uns à mettre en fonctionnement des rames touristiques sur la ligne A et d’un autre leur utilisation par des entités de biens publics nationales et internationales (musée ferroviaire, préservation du patrimoine, etc…).
Le métro de Buenos Aires en quelques chiffres:
Nombre de lignes: 6
Km de ligne: 60
Nombre de stations: 78
Quantité de passagers par an: 330 millions en 2012
Quantité de passagers par jour: 9 millions
Réseau: Plan du métro de Buenos Aires