Au cœur de la Puna à 3400m d’altitude, à 300km au Nord de San Salvador de Jujuy et 150km de Humahuaca existe le village de 150 âmes de Casabindo où chaque année au 15 août se déroule l’unique corrida en Argentine.
Une corrida un peu particulière car il n’y a pas d’estocade, il ne s’agit pas de tuer ou de blesser le taureau mais de lui enlever du front un bandeau (vincha) incrusté de 3 pièces d’argent et de les offrir à la Vierge d’Asunción, Sainte Patronne du village. Cette corrida porte ainsi le nom de Toreo de la vincha. Autres détails, comme vous le voyez ci-dessous l’arène est en faite la place du village entourée de mur d’adobe. Le torero ne revêt point le costume de lumières ni de castonero, sinon qu’il agite un carré de toile rouge et est habillé dans ses habits de tous les jours.
L’histoire de cette corrida remonte aux temps de la colonisation espagnole. Modesto Cruz l’historien du village raconte qu’à cette époque un cacique du nom de Pantaleón Tabarcachi s’illustrait pour lutter en faveur de la liberté de son peuple. Il portait sur sa tête un bandeau incrusté de 3 pièces d’argent du Pérou que lui avait légué son père.
Il fut arrêté par les colons, attaché à un poteau au centre de la place du village et 2 taureaux sauvages furent lâchés en espérant qu’ils le tuent. Pour mieux l’humilier et se moquer, ils lui enlevèrent son bandeau pour le mettre sur le front de l’un des taureaux. Les taureaux le chargèrent et le blessèrent mais le cacique put se défaire de ses liens, reprendre son bandeau et le déposer aux pieds de la Vierge en signe de liberté. D’où cette relation de la Vierge avec la toreada.
Car la fête du 15 août à Casabindo est avant tout une fête religieuse qui reflète le syncrétisme qui surgit de la rencontre des croyances de la Puna, la pachamama, et le catéchisme des missionnaires.
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