[Ciné] Des temps pas si modernes


“Tiempos menos modernos” est une fable sensible qui filme la rencontre de deux mondes, de deux extrêmes. La télévision qui surgit et s’impose dans le quotidien paisible d’un paysan vivant au fin fond de la Patagonie.
Il raconte la vie de Payaguala, un paysan d’ascendance Tehuelche. Il vit seul, isolé, retiré dans un ranch perdu au milieu de la Patagonie Argentine près de la Cordillère des Andes.

Son existence est basée principalement sur le travail et à s’occuper de son lopin de terre.
Le temps se déroule naturellement, rythmé par les saisons, l’élevage de ses moutons, à composer des chansons et à la fabrication d’objets artisanaux qu’il troque ou vend avec Felipe, un chilien qui est sa seule visite régulière.
Ce jeune homme représente la modernité face à cet homme ancré dans ses traditions, ainsi que ces voisins nord-américains qui perturbent quelque peu son environnement.

Un matin ce jeune homme découvre que Payaguala possède une caisse apportée par la gendarmerie et qui est resté fermée. Il décide de l’ouvrir.
Dedans, il y a une télévision avec parabole et batteries chinoises pour le faire fonctionner à l’énergie solaire, ainsi qu’un téléphone; le tout offert par le “Ministère du Développement Social” du gouvernement de la Province de Chubut.
Dans une atmosphère tragi-comique, “l’éducation audiovisuelle” du cacique Tehuelche va débuter et changer sa vie.
L’effet comique est provoqué par le peu d’élément que possède cet homme retiré du monde pour décoder ce qu’il voit…et plus tard le contraste avec les nombreux changements qui affecteront sa vie et sa vision du monde.

Entre fiction et réalité, le monde s’inverse. Le téléspectateur soumit aux émissions de téléréalité, aux télé-séries, aux programmes de cuisine, de gym, aux journaux télévisés et jusqu’à un discours présidentiel réagit avec un esprit critique sur ce nouvel environnement qu’il ne connait pas.

Quel sera le destin de cet homme vivant avec cet intrus? c’est tout le charme de ce film. Ironiquement, les premières images qu’il voit sont celles du film “Dictateur” de Chaplin. D’abord perplexe, il deviendra accroc à une série à l’eau de rose, suivra les programmes de gym et passera quelques nuits d’insomnie devant le petit écran. Finalement la télé terminera de fonctionner, écran bleu, “no signal” en anglais et en chinois…la télé finira comme cage à poule…et le bienheureux Payaguala retrouvera le fil de sa vie normale.

Admirateur de Charlie Chaplin, le directeur du film, Simón Franco, en offre une référence évidente dès le titre du film.

Directeur: Simón Franco
Scénario: Simón Franco, Laura Ávila.
Durée: 95 min
Sortie en salle: 23 mars 2012

Participations et récompenses:

  • Festival des Films du Monde de Montréal (canada)
  • 8º Festival Pantalla Pinamar (Argentine)
  • 26º Festival International de Ciné de Mar del Plata (Argentine)
  • 23º Festival International de Ciné de Viña del Mar (Chili)
  • VIIº Festival International de Ciné de Rengo (Chili)

Bande-annonce:

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