Une histoire et des origines somme toute assez controversée, le tango est apparu au XIXème siècle en Argentine. Le mot Tango serait probablement issu du vocabulaire portugais introduit sur le continent sud américain au travers du dialecte “criollo afro-portuges” (en français criollo se traduit par créole). En comparant tango et tambo, certains linguistes affirment que ces deux mots sont des onomatopées du tam-tam. Le lieu de réunion des esclaves en Afrique comme en Amérique était appelé tango.
A Buenos Aires, il était au départ une danse interdite qui se dansait dans les maisons closes. En attendant leur tour, les hommes dansaient entre eux. C’était une danse qui rappelait la concurrence entre les hommes. Tantôt l’un conduisait, tantôt l’autre. C’était une danse, un rythme, de voyou, de marginal. C’est lorsque Carlos Gardel a conquis la France et les français avec son tango qu’il a été accepté par la haute société argentine et que l’on a reconnu sa valeur culturelle. Carlos Gardel, d’origine française, de son vrai nom Charles Romuald Gardes, fût le premier à chanter le tango. Au départ, c’était une musique uniquement instrumentale. Il était plus rapide puis il a dérivé vers deux rythmes : un tango plus lent, le tango à proprement parler et la milonga, un tango plus rapide destiné à être dansé plus aisément.
Plus tard, des compositeurs classiques d´influence européenne tels que Julio de Caro lui ont apporté l’orchestration. Jusqu’alors, le rythme était marqué par le bandonéon.
Une des caractéristiques du tango est de se décoller du rythme. La mélodie accélère, ralentit, tandis que le piano et la contrebasse marquent un rythme permanent. Le violon et le bandonéon se détachent de cette rythmique précise. On dit que le bandonéon se plaint. Un tango porte d’ailleurs ce titre : “Plainte du bandonéon”.
Il y a une vision européenne du tango dans laquelle les argentins ne se reconnaissent pas. Pour les français, le tango est soit érotique, soit comique. Pour les argentins, le tango est une chanson qui expose la nostalgie du temps passé, du quartier qu’on a quitté, de l’amour perdu, du reproche envers la femme qui quitte le faubourg à la recherche de la réussite sociale.
Enrique Santos Discépolo a écrit : “le tango est une pensée triste qui se danse“. Les textes du tango parlent du désir de l´ascension sociale, la femme qui a réussi son ascension sociale et qui a quitté son homme. L’homme se plaint, la traite souvent de noms qu’on ne pourra écrire ici, regrette d´avoir quitté sa mère.
Un tango dont le titre est “NO TE ENGAÑES CORAZON” composé par Rodolfo Sciamarella dit la chose suivante :
“No te dejes engañar, corazon,
por su querer, por su mentir;
no te vayas a olvidar
que es mujer y que al nacer,
del engaño hizo un sentir.”
Ce qui donne en français:
“Ne te laisse pas tromper mon cœur,
par son désir, par son mensonge,
N’oublie pas que
c’est une femme et que dès sa naissance,
du mensonge elle a fait sa façon d’être.”
Le Tango n’est pas statique, il s’est développé et a évolué dans le temps. Bien sûr ces récentes évolutions depuis Astor Piazzola à Gotan Project suscitent des controverses chez les puristes et amateurs du tango de Borges…
Les extraits en vidéo:
Tango chanté
Carlos Gardel – Por una cabeza
Tango classique
Anibal Troilo – Quejas del Bandoneon
Tango contemporain
Astor Piazzola – Libertango
Tango Electronique
Gotan Project – Santa Maria (Del Buen Ayre)
http://www.dailymotion.com/embed/video/x2pvql
Les maîtres du Tango
Café de los Maestros – Taquito Militar