Le 17 novembre 1860, le ci-devant Orélie Antoine de Tounens s’est auto-proclamé roi de Patagonie. Considérant que l’Araucanie-Patagonie ne dépendait d’aucun autre État, qu’elle était divisée en tribus, et qu’un gouvernement central était réclamé par l’intérêt particulier aussi bien que par l’intérêt général, il y établit une monarchie constitutionnelle et héréditaire pour lui-même, Prince Orélie-Antoine 1er.
C’est le 20 novembre qu’est décrété l’union de l’Araucanie et de la Patagonie, avec pour limites à son royaume le río Biobío et le rio Negro au Nord, l’océan Pacifique à l’Ouest, l’océan Atlantique à l’Est et le détroit de Magellan au sud.
Comme tout royaume qui se respecte en ce bas-monde, Orélie-Antoine 1er conçoit pour son royaume de Patagonieune constitution, une monnaie, des armes royales, un drapeau et un hymne national.
Hérault romanesque pour les uns, hirsute et dangereux individu pour les autres, il y a 150 ans Antoine de Tounens (1825-1878) a connu une brève célébrité dans les salons bordelais, en s’attirant les foudres des jeunes républiques chilienne et argentine et en appelant Napoléon III à reconstituer la Nouvelle France.
Il remettait en cause la soumission de ces territoires libres que ni les Incas ni les espagnols n’avaient pu occuper en réussissant à fédérer les caciques de ces régions. Peu de temps après des expéditions militaires ordonnées par le pouvoir central eurent finalement raison de la résistance Mapuche et Araucane.
Ce personnage singulier et attachant n’est pas un inconnu en France car sa vie a notamment fait l’objet d’un ouvrage de Saint-Loup, Le Roi blanc des Patagons (1950) et d’un roman de Jean Raspail, Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (1981). Tout deux inspirés de l’ouvrage d’Armando Braun Menendez El Reino de Araucania y Patagonia (1936).
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