L’Argentine indigène | La colonisation de l’Argentine | Les invasions anglaises et l’indépendance | Guerres civiles et Conquêtes du désert | Naissance de l’Argentine moderne | Les coups d’Etat et le Péronisme | La dictature militaire | Plan de relance et catastrophe | 2002 – à nos jours
1492-1580 : L’Argentine indigène
Christophe Colomb découvre en 1492 les Amériques. Jusqu’à l’arrivée sur le territoire sud américain du marin portugais Juan Diaz de Solis en 1516, le territoire que l’on appelle aujourd’hui Argentine était peuplé de communautés indiennes éparses. Il s’estime à environ 330 000 aborigènes regroupés en une vingtaine de groupes ethniques.
Les habitants du Nord-Ouest, des sierras centrales et de la Mésopotamie pratiquaient l’agriculture quand le reste du territoire était occupé par des indiens pratiquant la chasse et la cueillette.
Les groupes les plus important étaient les Diaguitas Calchaquies dans le Nord Ouest, les Guaranis, Tupis, Tobas et Guaycurus dans le Nord Est. Les indiens Pampas dans les régions du Centre et les Tehuelches, Mapuches et Onas dans le Sud (Patagonie et Terre de Feu).
1536-1541: Première fondation de Santa Maria del Buen Ayre par Pedro de Mendoza qui fût un échec. La population mourrait de faim et de misère, elle fût abandonnée puis détruite par les indiens Querandis et Charruas.
11 juin 1580: Fondation par Juan de Garay de la ville de Trinidad qui prit ensuite le nom de son port Santa Maria del Buen Ayre connut sous le nom de Buenos Aires . Son expédition arrivait de la ville d’Asunción (fondée le 15 août 1537) qui servait alors de base d’opérations pour fonder les villes littorales le long du fleuve Parana comme Santa Fé de la Vera Cruz en 1573. Avant et pendant cette période les villes de Santiago del Estero (1553), Mendoza (1561), San Juan (1562), San Miguel de Tucuman (1565), Cordoba (1573), Salta (1582), La Rioja (1591), San Luis (1594) furent fondées par des éléments venant du Chili en suivant l’ancien « Chemin de l’Inca » (Camino del Inca). Ces villes donnèrent lieue à la création de région ou Gobernación sous l’autorité du Vice-Royaume del Perú.
1581-1776 : La colonisation de l’Argentine
En effet l’Alto Perú (aujourd’hui Bolivie) conquit par Francisco Pizarro avec son entrée dans Cuzco en 1534 marque le début de la colonisation espagnole et de la formation du Virreinato del Perú. Après avoir soumis les Incas, élevé des églises et des universités, son principal attrait était l’or et l’argent qui étaient extraits et rapatriés vers la Péninsule Ibérique par la Ruta del Galeón (Route du Galion) depuis les mines de Potosi via Lima et Cuba jusqu’à Cadiz. Une fois vaincues les ethnies Daguitas et Calchaquis et déportées les indiens Quilmes qui empêchèrent les espagnols de descendre de l’Altiplano vers Cordoba, Buenos Aires s’est peu à peu imposé comme port commercial sur la façade Atlantique avec le développement de la route du Camino Real (Chemin Royal) Potosi-Salta-Cordoba-Buenos Aires. L’exportation des métaux précieux, des cuirs et de la viande séchée prenait de l’ampleur.
Le roi Carlos III décida de fonder en 1776 le Vice-Royaume du Rio de la Plata incluant le Paraguay et de nommer un gouverneur Pedro de Ceballos, pour mieux contrôler ces activités et maintenir le monopole imposée par la couronne en interdisant les échanges avec d’autres pays (Angleterre, Hollande et France qui usaient de la contrebande) mais aussi pour mieux contrer les velléités portugaises sur le Rio de la Plata.
1777-1820: Les invasions anglaises et l’indépendance
En 1777 l’Espagne et le Portugal signent de Traité de San Ildefonso où le Portugal reconnait aux espagnols la Colonia del Sacramento et les territoires s’étendant du Rio del Plata à Rio Grande do Sul (actuelle Uruguay) ainsi que les territoires des missions (actuel Paraguay).
Les richesses de l’Alto Peru et la position stratégique du Rio de la Plata ont attirés bien des convoitises de la part de ses rivaux européens. Ainsi, profitant d’un affaiblissement de la couronne espagnole qui malgré tout avait peu de main mise et de possibilité de contrôle sur ce Nouveau Monde, les Anglais tentèrent par deux fois de prendre par la force Buenos Aires en 1806 et 1807. Par deux fois elles ont échouées grâce notamment à l’action du français Jacques de Liniers.
L’invasion britannique et l’occupation française de l’Espagne par Napoléon a révélé au criollo que l’Espagne n’avait pas les moyens de s’occuper correctement ni de défendre ses colonies. Le 25 mai 1810, voit la signature d’un acte d’allégeance au roi d’Espagne Ferdinand VII destiné à occuper les charges du vice-royaume tant que l’Espagne sera occupée et le roi prisonnier. Il se forme la Primera Junta d’un gouvernement lidéré par Cornelio Saavedra qui destitue le vice-roi Cisneros et met fin à la période du Vice-royaume. La primera junta jette les bases de l’indépendance.
S’en suivent 10 années d’instabilité politique, de divisions et de renversements de gouvernements (Junta Grande en 1811, Triunviratos 1811-14 et Directorio 1814-20) qui ne peuvent se consolider et doivent faire face à la guerre contre les troupes royalistes espagnoles. Dans cette guerre s’illustrent des personnages tels que Manuel Belgrano, José de San Martin et Martín Güemes qui menèrent la campagne de libération jusqu’à Lima qui ont vu naitre l’indépendance du Chili, de la Bolivie et du Pérou. Le 9 juillet 1816 l’Indépendance de l’Argentine est ratifiée par les députés des Provinces Unies et en 1819 est notifié la Constitution centralisatrice qui réveille le sentiment autonomiste des provinces.
1821-1879 : Guerres civiles et Conquêtes du désert
Le pays se divisent en deux camps opposés que sont les Federales, partisans de l’autonomie des provinces contre les Unitarios favorables à un pouvoir centralisé à Buenos Aires. Cela donne lieu à une longue guerre civile entrecoupée de batailles sanglantes et l’avènement au pouvoir de Juan Manuel de Rosas, un général riche propriétaire terrien. Un personnage encore controversé puisque jusqu’à sa chute en 1852 il assura d’une main de fer et contre les puissances étrangères (Angleterre, France et Brésil) un gouvernement qui tenta d’établir la stabilité politique. Sa disparition et son exil laisse apparaitre en 1853 une nouvelle phase de rivalités et de luttes internes et de séparation de l’Estado de Buenos Aires et la Confederación.
Dans ce même laps de temps entre 1833 et 34 s’est organisé la première conquête du désert sous l’impulsion de Rosas pour pacifier les indiens de la région de Buenos Aires et assurer la paix devant cette menace constante. L’expédition se termine par un pacte avec les indiens Pampas, Ranqueles et Araucanas de la Confederación de Salinas Grandes dont le cacique Calfucurá (qui signifie Pierre Bleue en Araucan) est le chef.
Avec la chute de Rosas, vaincu par son ex-allié le général José de Urquiza à la bataille de Caseros, réapparaissent les malones, des razzias auxquelles se livrent les indiens emportant de nombreux troupeaux et des captifs.
Le gouvernement décide de mener en 1855 une deuxième expédition militaire sous les ordres du Colonel Bartolomé Mitré qui fut decimé par les lanciers de Calfucurá qui lui valut son le surnom de Napoléon du désert.
La consolidation et l’unification progressive de l’Argentine et les prétentions du Chili rendait nécessaire de repousser et de délimiter ses frontières. Accède alors au pouvoir un jeune général, Julio Roca qui prend la décision de peupler et d’occuper systématiquement les vastes territoires jusqu’à la Cordillère des Andes. C’est l’ultime conquête du désert de 1879 à 1885, une expédition militaire de 6000 soldats armés du fusil à répétition Remington leur donna une brusque et fatale domination sur les indiens.
1880-1930: Naissance de l’Argentine moderne
Le succès de Julio Roca apporta des millions d’hectares à l’Argentine et lui valut d’être choisit en 1880 comme président de cette jeune république dont Buenos Aires sera la Capitale. Ses frontières seront définitivement définies en 1899 après un long et difficile conflit avec le Chili pour les frontières de la Patagonie et de Terre de Feu.
Pour peupler ce vaste territoire désormais libre, il fût voté la loi de l’immigration pour favoriser l’arrivée et l’étalissement de colons européens qui se dédieront principalement à l’élevage. Ainsi entre 1895 et 1946 ce sont quelques 3,5 millions d’immigrants qui sont venus chercher leur avenir sur cette terre promise dont la majorité étaient d’origine italienne (1,48 millions) et espagnole (1,37 millions) puis de nombreux polonais, russes, français (105 000) et en moindres mesures des allemands, des portugais, yougoslaves, tchèques et anglais…
La population argentine passe ainsi de 1,8 millions d’habitants en 1869 à 4,5 en 1895; 7,9 en 1914 et 15,8 en 1947.
Grâce aux exportations de laine et de viande et à l’apparition du frigorifique et du chemin de fer, les 50 années qui suivront verront le développement et la croissance économique tel que l’Argentine émergea comme une grande puissance économique d’Amérique du Sud.
1930-1976: Les coups d’État et le Péronisme
La situation politique devient stable jusqu’au coup d’Etat militaire de 1930 qui verra un autre se succéder en 1943. Puis par crainte d’une guerre imminente contre l’Allemagne, le Colonel Perón prit en février 1944 la tête d’une junte militaire pour renverser le président Ramírez. Étant devenu une figure symbolique, Perón fit campagne auprès de la classe ouvrière la plus défavorisée, les descamisados (sans-chemise). Il promit le partage des terres, des salaires plus élevés ainsi que l’introduction d’une sécurité sociale. Juan Domingo Perón fût élut ainsi président en 1946. Assisté de sa femme Eva Duarte (1919-1952), il devint un leader populaire incontesté jusqu’à sa déchéance en 1955. Un personnage controversé, ardent défenseur de la « veuve et de l’orphelin » dont aujourd’hui encore les partis politiques se veulent les héritiers. Après une nouvelle série de coups d’État militaire il est permit à Perón de revenir au pouvoir mais il meurt en 1974.
1976-1982 : La dictature militaire
Le pouvoir revient alors à sa seconde femme Isabel. Sans aucune expérience du pouvoir cela laisse le champ libre aux révolutionnaires marxistes appelés les Montoneros, de commencer une violente guérilla qui sera la justification du coup d’État de 1976 du Général Videla, une période de répression et le début de la « guerre sale », la chasse aux subversifs et les disparitions.
Les excès du pouvoir en place ont rendu sa position fragile et l’apparition d’une nouvelle crise économique. Pour redorer son blason, la dictature militaire du Général Galtieri entreprend de reprendre les iles Malouines substituées par la force par les anglais en 1833. Surpris par la détermination de Margaret Thatcher qui envoya derechef ses meilleurs troupes, l’armée Argentine est vaincue après trois mois d’intenses combats. Le Général Galtieri se résigne et se retire du pouvoir. Des élections sont organisées qui voient Raúl Alfonsin accéder au pouvoir.
1983-2001: Plan de relance et catastrophe
La présidence et l’euphorie de Raúl Alfonsin reste de courte durée puisque la situation économique déjà dévastée se détériore, l’inflation est galopante. Depuis 50 ans cela n’était pas arrivé, Carlos Menem lui succédera par le biais des urnes en 1989.
Les débuts seront difficiles, avec l’aide du Ministre de l’Économie Cavallo il est mis en place un plan de relance de l’économie par sa libéralisation, la promotion du libre commerce et la parité de la valeur du peso avec le dollar US. Réelut en 1995, il cédera sa place en 1999 au président de la Rua qui verra, après un certain nombre de convulsions et le rappel du ministre Cavallo, à la crise sans précédent de 2001. Le président renonce à sa charge, une crise politique s’en suit, les millions de petits porteurs sont ruinés par le gel des comptes victimes du corralito.
2002 – à nos jours
Avec la démission de de la Rua, Eduardo Duhalde assume la présidence et annonce la dévaluation du peso argentin et la fin du plan de convertibilité qui avait mené à la ruine de l’État et de la population.
En 2003, de nouvelles élections présidentielles qui opposèrent au second tour Carlos Menem (ex-président) et le Gouverneur de la Province de Santa Cruz (Sud de la Patagonie) Nestor Kichner. L’image négative de Carlos Menem l’empêcha de se présenter à ce second tour et laisser le suffrage à son concurrent dont le leitmotiv de son discours était Quiero un pais serio y justo (je veux un pays sérieux et juste).
A la fin de son mandat et selon la Constitution qui ne permet pas la réelection, la sénatrice Cristina Kichner succède à son mari lors des élections de 2007.
Grâce à la dévaluation du peso l’économie argentine a retrouvé du dynamisme et séduit grand nombre d’investisseurs étrangers, le rythme de croissance des exportations est importants. Des secteurs d’activités se sont fortement développés à l’image de l’industrie touristique, viticole, agricole ou encore automobile. Alors que cette dernière était dévasté en 2002 avec 46300 ventes, 2007 atteint des records historiques avec 274200 immatriculations de véhicules neufs.
Comme pour conjurer le sort, le Gouvernement a voulu entreprendre des mesures de rétention et d’augmentation des taxes à l’exportation notamment sur le secteur agricole. Cela a valut un bras de fer de 4 mois entre mars et juillet 2008 dans un pays une nouvelle fois divisé. Un pays paralysé par les coupures de routes des agriculteurs et des éleveurs en colère. La décision de la Présidente a été désapprouvée lors du vote à l’Assemblée, son image politique ternie et un certain nombre de projets de développements et d’investissements reportés par l’augmentation de la dette extérieure.
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