Rugby

L’avenir du rugby argentin en question

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La polémique enfle dans le rugby argentin. A l’heure où l’IRB aide et finance en partie l’accès des Pumas au Tri-Nations (qui deviendra le Four-Nations) en 2012, une partie des clubs du championnat URBA signent un document “les principes qui nous unissent” qui exprime leur rejet de former un rugby professionnel. Certains parlent de former deux championnats, un amateur et un pro mais ne veulent pas mélanger les deux.

Au moment où le rugby argentin est reconnu mondialement, il subit une crise de croissance et entre dans des conflits d’intérêts, de générations…la rançon de leurs succès en somme.

De nombreuses voix de joueurs emblématiques comme Juan Martin Hernandez, Felipe Contepomi n’ont pas mis longtemps à réagir et font connaître leur indignation. Ils relèvent les contradictions “de dirigeants anonymes qui parlent au nom des clubs, donc des joueurs, alors que ceux-là même ont fêté avec grandiloquence le résultat des Pumas au mondial de 2007”.

Quid d’un championnat amateur quand les meilleurs joueurs partent dans les championnats pro en Europe? L’avenir du rugby argentin, comme le relève Contepomi est soit de “suivre le mouvement du rugby international, soit de rester amateur…mais en tout. Qu’il n’y ait plus de sponsors où si il en existe que les dividendes se répartissent entre tous les clubs à parts égales”.

Rodrigo Roncero estime pour ça part que “ce document est offensant pour les joueurs pro” car il a la sensation de lire que le joueur pro est une vache à lait et qu’il “joue pour des pures fins économiques” alors qu’ “être professionnel ne m’a pas changé du tout”.

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Augustin Pichot “AP9” en charge du programme “haut rendement” (PladAR) auprès de la sélection voit dans ce document une radicalisation des cercles d’influences de la province de Buenos Aires (championnat URBA) alors qu’ils ne représentent “qu’une partie du rugby argentin“. Selon Pichot, l’idée de ce plan n’est pas d’aller vers une professionnalisation sinon de trouver des solutions à la cohabitation entre amateurisme et professionnalisme, dans un débat ouvert pour éviter d’entrer dans des conflits d’ego. Pour lui ce document fait preuve de démagogie car sur l’essentiel des points tous seront d’accord mais ce même document “semble dire que les clubs sont plus importants que la sélection”. Pour Pichot, l’un des exemples à suivre est le modèle de las Leonas. Elles s’entrainent comme des pro avec une rigueur et une discipline qui leur ont permis d’atteindre le sommet du hockey en remportant la coupe du monde en 2010.

En définitive, la URBA ne veut pas être subordonnée à l’UAR (la fédération) mais comme dit Pichot, sans entrainement adapté “les All Blacks sont 15 machines qui t’écrasent, je l’ai vécu avec la tournée en 98, on s’en est pris 97 (points) et ils nous ont repeint le visage de telle manière que tu as envie de quitter le terrain avec une capuche sur la tête”.

“Si le rugby argentin veut entrer dans la symphonie, il doit se préparer. Aujourd’hui nous sommes bien avancés…sinon on arrête tout”. Cela va bien au-delà des déclarations de principes car l’avenir du rugby argentin se joue dans les deux années qui viennent.

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