Gaucho

Le petit lexique du gaucho

gaucho
Les accessoires, vêtements, outils, armes, coutumes et habitudes du gaucho n’ont pas, comme le disait à proprement parlé Henry Armaignac dans son livre parut en 1882 « Voyages dans les Pampas de la république Argentine » effectué dans les années 1870, surgi comme une plante exotique au milieu du désert…il s’est élaboré peu à peu, s’harmonisant avec le milieu où il était né , ou arrivé. Il faudrait le considérer plutôt comme une sorte de génération spontanée, indissociable des Pampas Argentine.

C’est surtout grâce aux observations écrites de voyageurs de nationalité Allemande, Anglaise et Française que la description du gaucho, de ses habitudes, coutumes, mode de vie et son équipement personnel ainsi que de sa monture est arrivé jusqu’à nous. Parmi ceux-ci et pour ne citer qu’eux, les Français Arsène Isabelle, Julien Mellet, Alcide d’Orbigny, de Saint Hilaire, Henry Armaignac, de Pernetty, Alfred Ebelot .

Le gaucho, nait sur les rives du Rio de la Plata (aujourd’hui Uruguay et province de Buenos Aires) ; créole nait sur ces terres, soldat et marins déserteurs, paria ou esclave. Les grands espaces qu’il habite et la rudesse de son existence sont le prix de sa liberté. Au cours des siècles, cela a forgé un homme atypique, unique, centaure de ces vastes plaines. Considéré par la société comme un vagabond vago y malentretenido, il rendit de grands services à la jeune nation et disparaissant avec l’arrivée du fil de fer et de l’occupation rationnelle des terres conquises au dépend du naturel, de l’indien ; il est réhabilité et revit dans les livres d’histoire et finalement la société lui rend les honneurs.

Depuis ses origines qui remontent au début du XVIIe jusqu’à sa disparition à la fin du XIXe siècle, il adopte des modes et coutumes d’origines diverses et les fait siennes tant au niveau de ses vêtements, armes, outils et accessoires que dans le vocabulaire. Suivant les époques ses influences sont Flamande, Andalouse, Arabe, Italienne, Basque et bien entendu indienne… . Cet ensemble forme las Pilchas Criollas.

Petit lexique des termes gauchos

A comme

Alpargatas: chaussure type espadrille d’origine basque
Apero: l’ensemble des accessoires formant l’équipement du cheval
Asado: viande cuite à la braise
Avestrucera: boleadora de deux boules de petite taille, adaptées à la chasse de l’avestruz et du ñandu (petite autruche).

B comme

Bagual: poulain sauvage
Basto: selle ancienne du Rio de la Plata
Boina: le béret de laine d’origine basque utilisé à partir du XIXe
Boleadora: arme de chasse ou de guerre selon la circonstance que le gaucho a hérité de l’indien. Il consiste en 2 ou 3 boules (de pierre, de fer, de bois ou de plomb)
Bombacha: pantalon ample, resserré et fermé à la cheville qui est d’usage depuis le milieu du XIXe siècle pour les estancieros, capataces, peones.
Bota de Potro: tube de cuir cru, il est prélevé sur l’extrémité de la jambe du poulain. Il devient une botte souple qui s’adapte parfaitement à la jambe de son propriétaire.
Bozal: c’est la pièce complète d’équipement du cheval au niveau de la tête. Il peut être de travail ou de luxe pour l’apparat.

C comme

Cabezada: partie de la bride d’harnachement criollo pour tenir le frein. Il est en cuir cru, souvent tressé et parfois embellit par des pièces d’argent.
Cabresto: pièce de cuir qui se met par dessus le cabresto et qui possède à ses extrémités des anneaux qui permettent d’attacher le cheval au palenque.
Calzoncillo: ce sont d’amples caleçons de lin qui se termine en dentelle ou bordé, utilisés entre le XVIIIe et la fin du XIX.
Caronero: c’est un grand Facon qui se glisse sous le recado. Caché il servait à se défendre ou attaquer en cas d’atteinte à l’honneur du cavalier.
Cimarron: animal domestiqué rendu à la vie sauvage. Ce mot s’applique également au mate quand il est amer (non sucré).
El Chiripa: pièce de toile grossière qui est ceint et couvre de l’abdomen jusqu’au genou le gaucho. El Chiripa est maintenu par la faja.
Cincha: ceinture fait en deux pièces (l’inférieure et la supérieure) qui sert à fixer le recado.
Cojinillo: c’est un rectangle de cuir qui conserve le poil de l’animal auquel il appartenait (mouton, guanaco) qui sert à rendre le recado plus commode.
Criollas: jineteada de poulain ou de petits taureaux.
Criollo-lla: se dit du descendant de l’étranger non-américain et né Dans la région de la Plata. Il s’applique également aux animaux provenant de région extérieure et implantés dans la région. Par extension se mot s’applique également aux choses.
Cuchillo: le couteau est l’ustensile à usage multiple pour le gaucho ou le paysan. Arme ou outil de travail pour dépecer, il peut s’appeler suivant sa taille et sa forme daga, puñal, facon, caronero, verijero, filingo
Chambergo : chapeau souple à petits bords dont l’origine remonte aux coiffes des armées du comte de Schamberg sous Louis XIV.
Changador : dénomination ancienne du gaucho. Vacher ou collecteur de cuir à l’époque colonial
China : femme vivant à la campagne et à la vie changeante. Concubine. Compagnon des soldats en campagne.
Corral : enclos en plein air
Culero : pièce de cuir le plus souvent en carpincho (rongeur vivant en zone humide) servant à protéger la hanche et la cuisse du gaucho lors du travail, notamment au lasso.

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E comme

Estancia : établissement rural dédié à l’élevage

F comme

Facon: grand couteau du gaucho en forme de dague à un seul tranchant.
Faja: ceinture de toile mesurant 2m, 2m50 de long et 10cm de large qui sert à maintenir le calzoncillo, la chiripa, la bombacha…du gaucho et du paysan.
Flete: le mot vient des voiliers légers et rapides de l’époque. Dans la campagne il s’applique au cheval coureur et véloce.

G comme

Gaucho: I. au XVIIIe il s’applique aux personnes vivant dans la région du Rio de la Plata, vagabond des champs, salarié ou clandestin, contrebandier du cuir ou groupé dans les premières estancias pour le travail du troupeau cimarron. Cavalier habile et à l’aspect singulier. Appelé également changador ou gauderio. Pendant les guerres d’indépendance il est synonyme de troupes irrégulières ou de milices. II. Plus tard le terme se généralise pour qualifier aux campagnards dédiés au travail du bétail dans les régions méridionales d’Amérique du Sud (Argentine, Uruguay et Brésil). III. Aujourd’hui le mot gaucho s’applique par extension à l’homme de la campagne qui travaille à cheval. Par extension il s’applique aux personnes généreuses et hospitalières, désintéressés (gauchada)
Gauderio : ancienne dénomination du gaucho qui vient du portugais et signifiait vagabond, bon vivant.
Gringo : étranger

L comme

Lazo : ni plus ni moins il est le lasso utilisé dans les Amériques depuis la Californie jusqu’au Chili. Il est le plus souvent fait de cuir tressé qui offre plus de résistance.
Lonja : morceau de cuir naturel qui sert d’attache au rebenque ou au fouet.
Lloronas : éperons, appelés aussi Nazarenas, caractéristiques du gaucho de la région de la Plata. Fait en bronze, fer ou argent ils s’appellent ainsi pour le bruit qu’ils émettaient en marchant…un son semblable à celui de pleurs.

M comme

Mate : la boisson de prédilection des habitants de la région depuis le XVIIe siècle lorsque les indiens guaranis ont enseigné aux espagnols comment préparer en infusion les feuilles de cet arbuste sauvage. Les missionnaires jésuite en ont répandu l’usage et commercialisés en grands volumes après avoir réussit à domestiquer la plante. Voir saveur d’Argentine > le mate.

P comme

Payador: gaucho chanteur et compositeur, poète. Ses poèmes relatent des histoires ou légendes des campagnes dans les pulperias. Les défis d’improvisation que se lancent deux payador s’appellent payadas.
Pilcha : littéralement les « fringues » et accessoires d’usages
Pingo : cheval regroupant toutes les qualités espérées d’un bon cheval
Poncho : rectangle de laine (de lama, alpaca, vigogne) disposant d’une ouverture en son centre pour passer la tête pour servir d’abri, de couverture mais aussi de bouclier pour dévier les coups de couteau lors des duels… Il est d’usage courant dans les Amériques depuis le Mexique jusqu’au Chili et est encore d’actualité. Son origine reste indéfinie.
Pucho : cigarette, reste de. Ce qu’il reste de certaines choses après usage.
Pulperia : épicerie rurale et débit de boisson. Pour le gaucho c’est un bar-club.

R comme

Rancho : à l’origine il désigne l’endroit où se réunit l’équipage des navires à ciel ouvert pour manger et dormir. Seul endroit abrité sommairement sur les voiliers. Par extension, il s’applique aux constructions sommaires, cabanes faites de torchi ou de cuit, au toit de chaume à deux pentes dans les régions rurales. Souvent sans fenêtre ni portes car le gaucho ne peut vivre enfermé.
Rastra : ensemble de pièces d’argent de bronze ou d’or attachées entre elles et qui sert à fermer la ceinture de cuir « tirador » sur l’abdomen
Rebenque : cravache typique du gaucho
Recado : l’ensemble des pièces qui forment la selle.

S comme

Sobre-cincha : morceau de cuir qui sert à fixer le cojinillo sur la selle
Sortijas : course à cheval pour prouver l’adresse du cavalier. Il faut passer dans un anneau suspendu un petit bout de bois au grand galop

T comme

Tirador : large ceinture de cuir caractéristique du gaucho
Tres marias :Sert à désigner la boleadora mais dérive des trois étoiles de la constellation Orion (Alnitah, Alnilam et Mintaka).
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