Gaucho

D’où vient le mot Gaucho?

Gaucho

Le gaucho est l’homme emblématique de la Pampa et par extension de l’Argentine. Tour à  tour contrebandier pendant “l’âge du cuir” puis redoutable guerrier pendant “l’âge du cheval”, il est avant tout l’être indomptable et insoumis qui fuit l’ordre établi. Son territoire remplit l’espace temporel et physique; amant de la liberté il a été le découvreur et le défricheur de la “tierra de nadie”, premier entrepreneur des vastes plaines et co-habitant pacifique des indiens natifs.

Gaucho: l’étymologie provient du gallicisme espagnol “gaucho”, dérivé lui-même du français (ou provençal) “gauche”, (utilisé dans l’architecture, mathématique, marine); au sens figuré: mal incliné, dévié, égaré, décliné.
    1. On qualifie ainsi au XVIIIe siècle l’homme de la campagne des plaines fertiles du Rio de la Plata, vagabond des champs, travailleur agricole salarié ou non-déclaré, contrebandier du cuir, regroupé autour des premières estancias; cavalier habile aux habits et aux coutumes particulières que l’on appelait aussi “changador” ou “gauderio”. Pendant les guerres d’indépendance il était synonyme de troupe irrégulières de la cavalerie patriote.
    2. Plus tard le terme gaucho s’est appliqué aux campagnards en général, dédiés au travail du bétail en Amérique Méridionale, en Argentine, en Uruguay et dans l’extrême Sud du Brésil.
    3. Il s’applique aujourd’hui à  tous les hommes de la campagne qui utilisent le cheval dans la région du Rio de la plata, pour les individus habiles et habitués au travail du bétail et par extension à  l’homme généreux et hospitalier. D’où ce néologisme “gauchada” dans le sens de “faveur désintéressée”.
    4. Dans le Rio Grande do Sul (Brésil) le gaucho c’est celui qui naturellement présente l’état de “gaucho”
    5. En Argentine, en Uruguay, le chien errant des campagnes s’appelle le perro gaucho (littéralement le chien gaucho).
    gaucho

    Par ailleurs, il est notable que nombre de mots de vocabulaire employés dans les parages du Rio de la Plata dérivent d’un apport externe à  la langue originale espagnole. Ainsi “rancho” qui qualifie encore aujourd’hui l’habitation sommaire des campagnards dérive d’un terme marin. C’était ces abris sommaires sur les bateaux qui ne possédaient pas de pont. “Boliche” qui désignait un petit commerce sans valeur et sans intérêt (cela désigne aujourd’hui un bar-boîte de nuit) est un petit poisson sans valeur aucune. “Flete” qui désignait un cheval rapide (aujourd’hui un petit camion de transport à  tout faire) était en réalité un bateau léger, etc… à  ce titre, ces mots empruntés au vocabulaire marin nous permet d’en savoir un peu plus sur les origines du gaucho “vagabond”: ils sont des évadés, des déserteurs, des marins qui trouvent leur compte sur ces immenses “terres de personne”, habitués à  la rusticité, à  la précarité et qui vivent en marge de la société. Ils sont de toutes origines (espagnols, portugais, indiens, métis, esclaves africain) et de toutes les couleurs (blanc, noirs, mûlatre…).

    Depuis la fin du XIXe siècle le gaucho a contribué très largement à  procurer à  une Nation une identité qu’elle se cherchait. Nombre d’écrivains, de poètes ont glorifié et mystifié sa personne et malgré toutes les études, hypothèses et théories des plus poussées, le gaucho reste mystérieux car ses ascendances sont floues et semées de fausses pistes. Depuis Martin de Moussy en 1860, Emile Daireaux en 1887 à  Paul Groussac en 1900, en passant par Ernesto Quesada en 1902 ou encore Leopolo Lugones en 1924, bien des aspects de ses origines restent incertaines. Le Centaure de la Pampa continue son vagabondage…

    Source de la définition de l’historien et anthropologue Uruguayen Fernando Assunção

2 Commentaires

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  • Une précision et c’est dommage que vous n’en parlez pas, est le livre Martin Fierro, “bible du gaucho”.

    Martín Fierro (titre original : El Gaucho Martín Fierro) est un poème épique composé en 1872 par l’écrivain et journaliste argentin José Hernández. Considéré comme l’un des ouvrages majeurs de la littérature argentine, ce texte connaîtra une suite : La Vuelta de Martín Fierro (1879). L’ouvrage a été commenté par de nombreux intellectuels dont Leopoldo Lugones, Leopoldo Marechal, Jorge Luis Borges.

    Je me permets de vous le précisez car le livre à une grande importance pour nous.
    Je suis d’une famille argentine établie depuis le début du XIXème et fondatrice de la ville de Santa Rosa, prénom de de la femme de mon ancêtre et qui fut le fondateur de cette dernière, comme je l’ai dit plus haut. Dans un autre article sur les villes d’Argentine vous n’en parlez pas c’est dommage vu qu’elle est une ville de grande importance en Argentine.

    Bien à vous.