Le drapeau de l’Argentine nait de la progressive indépendance qu’ont connues les régions coloniales espagnoles dans cette région du continent. Il a été dessiné par le général Manuel Belgrano qui s’est lui même inspiré de la cocarde arborée par les autonomistes lors de la révolution de mai 1810. Il fût hissé pour la première fois à Rosario le 27 février 1812.
Histoire du drapeau Argentin:
Avant l’indépendance:
L’Argentine n’existe pas en tant que telle. Les espagnols occupent une grande partie du Nord-Ouest, des Andes septentrionales de la région de Mendoza jusqu’à l’actuelle frontière bolivienne et le littoral depuis Asunción (actuelle capitale du Paraguay) jusqu’au port de Santa Trinidad, fort de Santa Maria del Buen Ayre.
Ces régions sont divisées en vice-royaume et dépendent de centres économiques et politiques distincts.
Le vice-royaume de l’Alto Peru, le gouvernement de Chile et le vice-royaume de la Plata. Elles sont unies sous le même drapeaux de la croix de Saint André.
Naissance de l’Argentine (1810-1816):
Le terme indépendance est utilisé par défaut alors que dans un premier temps, le mouvement émancipatrice se traduit par la rupture avec la tutelle espagnole du vice-royaume de la Plata au moment de l’invasion par les troupes napoléoniennes de l’Espagne de Ferdinand VII qui est emprisonné à Bayonne.
Dans un premier temps les “chisperos” (autonomistes) arborent la “escarapela” (une rosette ou cocarde) pour se distinguer des troupes et gens fidèles à la couronne espagnole. Elle est blanche et bleue ou rouge.
En 1811, les troupes aux ordres de Manuel Belgrano utilisent seulement une cocarde bleue-ciel et blanche pour se distinguer de la rosette rouge des royalistes et éviter ainsi toute confusion.
Les couleurs bleu-ciel et blanc du drapeau argentin ont plusieurs explications:
1. Elles dérivent des couleurs de l’écusson de la ville de Buenos Aires dans les dernières années de la colonie. Une ovale divisée en deux, le haut de couleur bleu-ciel et le bas de couleur argent (bleu pour le ciel, argent pour le Rio de la Plata). La couleur de l’argent se transforme en blanc sur les tissus utilisés pour les cocardes et le premier drapeau.
2. Une autre thèse selon laquelle le blanc représente la monarchie d’origine divine et le bleu la liberté de pensée et d’expression. Le bleu fusionnant avec le blanc, il donne un bleu-ciel qui représente la défense de la fusion de ces deux systèmes à l’image de la monarchie parlementaire dont Manuel Belgrano défendait l’idée.
3. Le bleu-ciel vient des couleurs du manteau de la Sainte Vierge. Manuel Belgrano rendait un culte particulier à la Vierge de Luján, patronne de l’Argentine dont le culte est rendu depuis le XVIIe siècle.
4. Enfin, elle serait d’une cocarde nationale aux couleurs de la famille royale des bourbons.
Quoiqu’il en soit, ces couleurs blanco y celeste auraient été choisies pour réfuter toute suspicion de conspiration contre l’idée de la monarchie et des idées pro-française du libéralisme républicain.
C’est le 27 février 1812 que le premier drapeau argentin confectionnée par une habitante, est hissé sur l’actuel emplacement de la ville de Rosario sur ordre de Manuel Belgrano. C’est à Rosario qu’existe le monument national au drapeau argentin.
C’est sous le drapeau argentin récemment crée que le général Manuel Belgrano remporte la bataille de Salta le 27 février 1812 contre les troupes espagnoles.
Le drapeau est officiellement adopté par le Congrès de Tucuman qui déclare l’indépendance effective le 9 juillet 1816.
Il devient par décision du Congrès de Tucuman le 25 juillet 1816 le drapeau unique des Provinces Unies du Rio de la Plata (Provincias Unidas del Río de la Plata) nouvellement crée à la suite de la déclaration d’indépendance. Ce drapeau est celui que reçoit en héritage la région d’où naitra, après un long conflit interne entre Buenos Aires et les reste des provinces, la jeune république argentine.
Au Congrès du 09 janvier 1818, il est décidé que le drapeau officiel portera en son centre sur la frange blanche un soleil flamboyant de couleur jaune d’or en référence au soleil Inca (Inti) et non au soleil radiant de l’antiquité. Le Sol de Mayo est représenté avec 16 rayons droits et 16 ondulées . Son origine vient de la première monnaie argentine frappée en 1813. Le bleu n’est pas encore bien définit officiellement. En fonction des possibilités de l’époque, de la teinture et du support, le bleu pour subir quelques variantes et sera toujours approchant le bleu bourbon ou bleu France.
Sous le gouvernement de Juan Manuel de Rosas, qualifié à l’époque et encore maintenant du “restaurateur des lois et des institutions” entre 1827 et 1852, le drapeau argentin prend de nouvelles couleurs et insère de nouveau le rouge pour rappeler la filiation espagnole. Il forme la confédération “fédéraliste” en proie aux intrigues des émigrés de Montevideo “unitaires” et aux appétits mercantiles de l’Angleterre de de la France. Ces derniers n’hésiteront pas à plusieurs reprises de tenter de prendre par la force Buenos Aires pour formé à côté de Buenos Aires un nouveau pays autonome qui permettrait l’accès au très convoité Rio de la Plata. Une voie fluviale stratégique pour les échanges commerciaux de la région.
Jusqu’en 1944 on retrouve divers tons de bleus utilisés pour le drapeau. Il est parfois un bleu turquoise ou un bleu France. Il est finalement décidé que les couleurs bleues seront uniformisées par le bleu ciel soit le blanco y celeste. Il est le pantone 284C ou 284U destiné à l’impression sur papier et le pantone 16-4132TC pour l’impression sur textile. Ce bleu est plus clair que le bleu France et on le retrouve décliné sous toutes les formes, notamment dans le sport et les maillots des différentes équipes nationales selon la discipline.
En août 1985, le parlement argentin vote une loi pour que le Sol de Mayo (appelé aussi sol de Guerra, soleil de guerre) figure sur tous les drapeaux argentins. Il n’est plus l’exclusivité des bâtiments de guerre ou institutionnels et officiels.
Des drapeaux comme ceux du Nicaragua, du Honduras ou du Salvador ressemblent de près à celui de l’Argentine. Cela s’explique par le fait qu’un aventurier français Louis-Michel Aury (1788-1821), mi-pirate mi-corsaire de son état, avait répandu dans cette région l’idée d’indépendance en arborant les couleurs argentine qui ira jusqu’à fonder l’éphémère États-Unis d’Argentine et du Chili sur une île au large de l’actuel Nicaragua.
On comprend mieux la polémique sur le soleil et le fait qu’un drapeau antiguo avec le soleil soit difficile à trouver…